Football

01 août 2019, 13h25

ECA

Domingos Soares de Oliveira

Dans une interview au magazine "Exame", Domingos Soares de Oliveira a abordé plusieurs sujets d'actualité du Sport Lisboa e Benfica. Il a parlé sur le transfert de João Félix, fait éloges aux résultats financiers, abordé le sujet du naming du Stade et de la pacification du football portugais, et a aussi parlé sur l'expansion de la marque Benfica.

ECA

Le plus grand transfert de tous les temps dans le football portugais

"Naturellement, personne ne peut être triste d'avoir reçu 120 millions d'euros. Je pense qu'il faut avoir conscience de la grandeur de ce que nous avons fait. Certaines années, les transferts montaient aux alentours de 80-100 millions d'euros, mais toujours avec beaucoup de joueurs. Même cet exercice, qui s'est terminé le 30 juin, aura un montant significatif du point de vue de la vente de joueurs, donc il est impossible de dire qu'une affaire qui apporte 120 millions n'est pas bonne. Maintenant, nous vivons actuellement une réalité économique qui devrait nous permettre de dire "non" à certaines ventes et de pouvoir retenir certains joueurs. À mon humble avis, j'aurais préféré que le joueur reste ici un ou deux ans de plus au lieu de le laisser sortir maintenant. Pour nous, pour le joueur – je ne sais pas si c'est le cas pour l'Atlético de Madrid –, cela aurait été une situation plus convenable. Mais la volonté du joueur et une volonté importante, et elle doit être respectée. Les conditions du marché pour que le Benfica ne puisse s'y opposer ont été présentées. Le Benfica a reçu 120 millions, paiement comptant ; il est donc inutile de dire si nous sommes contents ou non. Le marché a été conclu."

Vers où est canalisé le montant du transfert 

"Bien sûr, nous pouvons investir dans le recrutement d'un très grand joueur. Mais nous avons ici deux problèmes. Le premier problème est que ces joueurs-là disent que le championnat portugais est moins sexy que les cinq championnats principaux. Ils aiment l'idée de pouvoir jouer dans la Champions, oui, mais ce que je dois surveiller, c'est l'équilibre de la feuille de salaire. Si je vais chercher un joueur qui va gagner cinq ou six millions nets, je crée un gigantesque problème dans les vestiaires. L'argent va très clairement être utilisé pour renforcer notre compétitivité, ce qui n'est pas nécessairement synonyme de plus de ventes ou d'augmentations de salaires, mais nous ne pouvons pas rester avec l'argent ici, dire que le  Benfica est une entité fantastique et que nous avons 300 millions en banque. Notre objectif est de toujours renforcer notre compétitivité, sans compromettre l'équilibre, que ce soit du point de vue des comptes, que du point de vue des salaires."

Domingos Soares de Oliveira

Une année extraordinaire du point de vue financier

"Nous avons toujours maintenu, du point de vue des ratios, notre coût salarial dans les recommandations de l' UEFA, en dessous des 70%. En conservant ce comportement, nous arrivons à présenter des résultats positifs, comme nous avons fait ces cinq dernières années, et 2018/2019 sera encore une année avec des résultats positifs.  Bien évidemment, en démarrant 2019/2020 avec une recette extraordinaire de 126 millions d'euros, avec la garantie d'être dans la Champions, et le fait que nous battions des records de recettes avec les places annuelles, les Red Pass ; l'année va être extraordinaire sur le plan financier. J'espère que nous aurons la capacité d'aller le plus loin possible dans la Champions, c'est un facteur important. Mais toutes les autres recettes, droits télévisuels, sponsors, etc., sont très stables ; il n'y aura donc aucune surprise qui puisse nous mener à envisager un scénario de pertes importantes à la fin de cette saison."

Le passif

"Au niveau national, les personnes se préoccupent beaucoup avec le passif et je n'ai jamais vu personne se préocuper de l'actif. Trois cents millions d'euros de passif, tout en sachant que 130 millions, c'est ce que nous avons aujourd'hui sur ce qui possède des charges financières ; je ne sais pas encore comment nous allons fermer en ce qui concerne les fournisseurs. Cependant, je pense que cela tournera aux alentours de 50-60 millions d'euros, et le reste concerne les réductions de contrats qui nous faisons, ce qui est pour nous un montant acceptable. Il n'y a aucune obsession du Benfica à suivre une trajectoire plus accentuée de réduction du passif. Il va être réduit ; comme je vous l'ai dit, notre intention est très probablement, dans les prochaines émissions d'obligations, de réduire légèrement les montants disponibles sur le marché, mais elle ne sera pas accentuée."

Adeptos Estádio da Luz

Naming du Stade 

"Nous ne sommes pas encore arrivés à un accord, et ce n'est pas un cas unique. Les marques portugaises n'arrivent pas à supporter l'investissement que nous considérons nécessaires. C'est pour cela que nous nous tournons de plus en plus vers les thèmes internationaux. Ce que nous comprenons aujourd'hui, c'est que personne ne va investir dans le naming juste pour avoir ici le nom de sa marque, pour le divulguer. Les marques nationales n'ont pas besoin de cela et les grandes marques internationales ont d'autres options pour divulguer leur nom : elles n'ont pas besoin de le faire dans un pays périphérique comme c'est le cas du Portugal. Nous avons donc besoin de trouver une justification au niveau de la négociation va outre l'exposition de la marque. Et c'est de cela que nous sommes en train de parler avec plus d'un partenaire. Pour le moment, nous avons deux conversations ouvertes, j'espère pouvoir en fermer une."

L'importance de la Champions League

"Par exigence des grands clubs européens, l'argent distribué pour la Champions est supérieur à ce que c'était. Il y a plusieurs années, juste pour y entrer, nous recevions 8-9 millions d'euros, aujourd'hui nous recevons entre €40 et 45 millions. L'exigence des grands clubs et la réponse de l'UEFA pour empêcher la création de la fameuse Superligue européenne ont provoqué l'augmentation des recettes. Au niveau intérieur, cela crée plus de déséquilibre, pas seulement qu Portugal, mais partout. Au niveau international, cela nous permet de maintenir une compétitivité raisonnable, même s'il est évident que nous ne recevons pas la même somme qu'un Barcelone ou qu'un Liverpool, mais au moins nous ne restons pas uniquement avec les fonds domestiques, une situation qui nous empêcherait de faire de la compétiton. L'exemple de l'Ajax, et j'espère qu'on parlera bientôt de l'exempe du Benfica, montre que les recettes supplémentaires pour être allé plus loin dans la Champions permettent d'avoir une compétitivité qui, il y a peu de temps, était impossible pour un club de ligue moyenne, comme l'est la ligue hollandaise."

Adeptos Estádio da Luz

L'expansion de la marque Benfica

"Je pense que nous avons les conditions pour imaginer un Benfica plus fort que celui que nous avons aujourd'hui. Et je fais la comparaison en regardant les quinze dernières années et en regardant vers le futur. Comme dit le Président, il y a 15 ans, nous n'avions pas d'argent pour faire chanter un aveugle. Tout ce que nous voulions était un rêve, et notre capacité pour le réaliser était très limitée. Mais il faut dire que nous étions dans les années où faire un crédit était facile. Et, avec le soutient des banques, nous avons réussi à construire un stade, à rénover l'effectif principal, à régulariser toutes les dettes héritées des années les plus sombres du Benfica. Si aujourd'hui, en regardant en arrière, nous avons une capacité financiere unique, une capacité d'investissement unique, un effectif qui nous rend fiers au niveau international ; si nous tenons compte que des six derniers championnats, nous en avons gagné cinq et que nous avons une très bonne structure professionnelle, je le dis sans fausses modesties, je pense que, sans que des comportements déviants lors des élections nous apportent ici des populistes – nous l'avons déjà vu au Benfica et hors du Benfica – toutes les conditons sont réunies pour que, d'ici 10 ans, nous soyons toujours plus intégrés dans les meilleurs clubs européens. Je crois que nous avons toutes les capacités pour y arriver."

Photos : Archive / SL Benfica

Dernière actualisation: jeudi 21 mars 2024

Patrocinadores principais do Futebol